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Chroniques de mes rencontres, impressions, découvertes

faites durant mon séjour à Recife :

 

10.02.07

 

 

 

"Debate ao Norte"

 

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Ce mini reportage retrace un débat mené par des jeunes gens de Recife
sur l'écologie de leur ville.

 

18.11.06

 

La communauté Chico Mendes selon Antonio

 

 

   

02.10.06

Visite à Chico Mendes (4):

15h30

Visite de la maison de la mère de Sheila. La mère est au travail mais la fille est là avec son Pedreiro Marcelo. La mère ne veut pas de Beco (passage latéral le long de la maison) et s'en fout s'il y a des chambres sans fenêtre.

On marque au sol avec des briques la dimension des futures chambres qui vont donner sur l'arrière.

La cuisine et la salle de bain sont au centre et vont être aérées par un décalage des toitures au  niveau du faîte (cumieira)...Peut-être qu'il serait judicieux de faire les petits projets en maquette car la communication avec les plans n'est pas toujours facile.

J'apprends que chaque mur doit être construit à angle droit, même si la pièce va perdre 30 centimètres d'un côté !!! L'ironie de la culture lorsqu'on voit toute l'énergie dépensée par Gugger pour construire des formes non régulières...

Et pourquoi les constructeurs des villes du Moyen Age n'ont-ils pas suivi ces directives ? Peut-être parce qu'ils ne travaillaient pas avec des éléments préfabriqués, eux-mêmes à angles droits....


 
 

17h30

Rencontre à l'église avec la responsable des cours technico-sociaux et le responsable Sud Américain de Habitat d'un cours d'alphabétisation financière. Il est venu du Costa Rica pour une semaine afin de superviser le travail brésilien.

 

20h30

Participation à la « capacitação de alfabetização financeira ». Un groupe de femmes, un ancien conducteur de camion et un épicier arrivent avec une grosse demi-heure de retard. Ils ont du plaisir à partager leurs idées, je ressens  un peu une même ambiance d'ouverture que durant mes cours de théâtre Montréalais.

Chacun a déjà choisi sa chapelle, il y a la chrétienne, la pro Lula et la pragmatique.

J'ai été touché par le discours de la pro Lula qui affirme que c'est somme toute bien humain d'être trahi par ses collaborateurs, vu qu'on peut même  être trompé par son propre mari des centaines de fois. Et que l'absence de Lula au débat de la Globo est tout à fait légitime car, durant toute la campagne, il n'a jamais attaqué aucun des autres candidats avec violence. Participer à ce show télévisé aurait été comme se jeter dans la fosse aux lions...

L'amorce de la discussion a été faite par la lecture de l'Evangile retraçant la multiplication des pains et des poissons. Malgré mon scepticisme de pseudo-laïque, j'ai trouvé très bien de faire dire à ce texte l'importance de s'unir et de s'organiser pour répondre aux besoins de la communauté.

Ces échanges offrent un espace d'expression pour les participants, même si ça n'a pas toujours un lien avec le titre de la soirée.  L'objectif du cours est de faire la différence entre dépense et investissement et de trouver ainsi des stratégies pour utiliser au mieux leur revenu. L'objectif pour Habitat est de montrer l'importance d'investir dans leur maison. Cependant il ne me semble pas qu'il ont des propositions pour augmenter ce revenu. Aprés mon étonnement devant l'absence  de la culture du jardin potager, je me dis que ce serait une piste à étudier avec Madame cours Techno-sociale. 

Ce qui m'a plu c'est que le cours soit mené avec l'aide d'une habitante de la communauté (j'ai cru reconnaître la femme d' Ezequiel, mais il n'était pas au courant, alors j'ai dû me tromper). Quoi qu'il en soit, elle était très « Ligada » (connectée). Une autre chose amusante est l'utilisation de marionnettes pour représenter le dialogue entre deux habitants de la communauté sur ce qu'est Habitat. Même si le stratagème était simple, l'effet de décentralisation m'a paru fonctionner très bien.

21h00

Réunion avec les membres de la banque UNIAO pour l'acceptation des projets.

Accompagné des Pedreiros, on se retrouve à 15 dans le « Terrasso » de Dona Lucicleide, avec comme bande son la communauté de l'église évangélique d'en face déclamant avec ferveur leurs oraisons... 

Eziel est content de la proposition. Ce qui est intéressant c'est qu'il me demande de détruire une partie de la dalle de béton qui se trouve à l'entrée de sa maison pour y faire un petit jardin. Suite à ma proposition d'ajouter une fenêtre haute à une paroi intérieure qui délimite une chambre borgne, il me propose de faire un  motif avec des blocs de verre à la place de la vitre.

Je suis ravi de pouvoir construire ma première fosse septique dans la maison d'Ezequiel qui a un jardin recouvert d'une eau brunâtre. 

J'ai discuté pendant 40 minutes avec Antonio qui voulait élargir sa dalle sur toute la largeur du terrain,  rendant ainsi toutes les chambres centrales borgnes. Et soudain il a vu la coupe et les balcons, ça lui a fait un tel effet qu'il est revenu sur toutes ses exigences. Il a dit qu'il voulait le projet exactement comme il était dessiné sur le plan. Il paraîtrait que j'ai aujourd'hui toute sa confiance, mais cet impact de la coupe me laisse songeur. Je ne sais pas si ce serait une bonne idée de faire un projet avec Sketchup, juste pour voir l'effet. Quoi qu'il en soit je devrais travailler avec des images de maisons, des exemples pour pouvoir être mieux entendu par eux.

 

A ce sujet, j'ai une petite histoire sur une évolution architecturale de Chico Mendes:

 

Pour ce que j'ai pu en voir, la cuisine est traditionnellement séparée du salon et se trouve à l'arrière de la maison à côté de la salle de bain.

Afin de donner une dimension plus acceptable à la cuisine de Dona Vanessa da Rocha, je  lui  ai proposé de découper la partie supérieure de la paroi qui donne sur le salon afin de permettre un plus grand dégagement. Bien que l'idée d'une cuisine ouverte plut à sa fille, Dona Vanessa da Rocha rétorqua que chez sa mère la cuisine était fermée, elle se devait donc de rester fermée.

Cependant j'avais vu qu'Antonio avait opté pour cette solution dans sa maison. En discutant avec lui, j'ai appris qu'en effet c'était quelque chose de peu commun et qu'il avait découvert l'idée sur les chantiers des maisons de campagne d'une zone privilégiée de la périphérie de Recife. Il m'a même fait part de son projet d'acheter une plaque de granit pour faire office de pose-plat, on se dirait presque dans une villa suisse...

Je trouve que c'est un bel exemple de changement social, initié par l'accès à de nouvelles façons de faire et exprimé dans un projet architectural.

Continuant à parler avec Antonio, j'ai appris qu'il connaissait parfaitement l'histoire du Seringuero  Chico Mendes. Il n'arrivait pas vraiment à m'expliquer le lien entre cette figure et la communauté dans laquelle il vivait. La nature n'y était plus vraiment présente et même la rivière qui la bordait était totalement morte, asphyxiée par le déchargement des boues de vidanges des services d'assainissement de la ville.

Il m'a expliqué comment l'utilisation des fosses septiques perméables (utilisées dans sa maison) permettait le traitement de ces eaux noires avant d'arriver à la rivière. Grâce au sol sablonneux sur lequel il était, ces eaux étaient filtrées puis réintégrées à la nappe phréatique aidées par  le mouvement de la marée. Il paraîtrait même que dans une communauté plus à l'ouest la technique de telle fosse était tant généralisée que leurs puits donnaient de l'eau potable.

Je reste perplexe....
 

23h30

Je prends le taxi avec mon acolyte Marcio. Un petit crochet par Brasilia Temosa puis direction Olinda....

 

 01 10 06

Illustration de la maison type de Chico Mendes:

 

Traditionnellement, la maison idéale pour un habitant de la communauté de Chico Mendes se déploie de la manière suivante:

De la rue, on franchit un muret qui délimite un espace tampon de 40 à 120 cm. L'objectif est de pouvoir « être dans la rue » tout en étant encore chez soi. 

Ensuite une grande grille protège l'accès à la maison. Elle donne sur le Terrasso, un espace couvert mais ouvert sur la rue. On y installe quelques chaises pour passer le temps ou converser avec le voisin. Si on a des projets de croissance forte, le Terrasso est suffisamment  profond pour pouvoir un jour y installer l'hypothétique voiture. 

Ensuite, on a  la Salla, le salon brésilien. On y trouve la télévision, le lecteur DVD, la chaîne hifi, une grande table et quatre chaises ainsi que quelques symboles accrochés sur les murs. C'est le lieu fermé de la  vie sociale.

Si la largeur du terrain le permet on dispose les chambres latéralement au salon sinon elles sont disposée en enfilade.

Finalement, on trouve à l'arrière, la salle de bain et la cuisine.

Un espace de service - lavabo à laver le linge-  est accolé sur le mur extérieur. Un auvent  protège la zone de la pluie. S'il y a encore un dégagement, il est pour la plupart du temps bétonné et sert de dépôt.

Afin d'aérer les pièces centrales, on trouve souvent un Beco qui se trouve sur tout le long des deux flancs de la maison. Ils peuvent mesurer de 10 cm à 1 mètre de large.

 

22 09 06

Occupation d'Antonio:

Un diaporama montrant les conditions d´habitation d' Antonio, Gisel, sa femme et Ana, sa mère. Tous trois vivent dans un bâtiment occupé par 80 familles sans domicile. Les occupants ont commencé un processus de régularisation aidés par le "Mouvement des Sans Toit".  L´objectif est de transformer le bâtiment en  ZEIS ( zone spécial d´intérêt social). Outil juridique pionnier, développé par l´Etat du Pernambouco,  permettant  aux occupants de légaliser leur situation. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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