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V.Conclusion :
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V.Conclusion :

À la lecture de ces exemples, je constate premièrement qu'un système d'assainissement écologique peut bel et bien fonctionner. Les matières dangereuses sont stockées et traitées, puis les résidus sont recyclés afin d'en tirer une plus-value. La boucle est ainsi bouclée.

Deuxièmement, je trouve tout particulièrement intéressant de voir comment les trois exemples s'intègrent de manière toujours très fine aux différents contextes naturels, sociaux et urbains. Les habitants de Sana'a par exemple, tirent profit d'un climat très sec pour faire évaporer leurs urines. Ce stratagème leur évite de devoir transporter en dehors des murs de cette ville extrêmement dense des volumes importants de liquide. Par ailleurs, chauffer l'eau de son bain avec ses selles est un bel exemple d'ingéniosité mis au service d'un système sanitaire parfaitement intégré. Dans tout projet d'assainissement écologique, le défit majeur est l'appropriation par le public de cette nouvelle pratique. Ce facteur est tout particulièrement frappant dans l'exemple chinois. En effet, grâce à cette solution d'une simplicité déconcertante, apportant en plus une nouvelle ressource de fertilisant, et grâce à son coût modique, ce système a déjà su trouver sa place dans la vie quotidienne de plus d'un million de paysans chinois. Finalement je relèverai, dans le cas de San Luis Beltrán, l'importance pour un habitant de comprendre et de pouvoir choisir les technologies qui l'entourent. En effet, grâce à cette alternative simple et décentralisée, le citoyen peut refuser le choix du spécialiste. Il récupère à mes yeux le pouvoir nécessaire lui permettant de participer à la planification de sa ville.

 

 

Cette recherche a été pour moi l'occasion de poser un regard critique sur une pratique de notre quotidien qui nous semble évidente. On y découvre pourtant que nos habitudes ont des répercussions planétaires très préoccupantes.

Ce phénomène est sûrement la conséquence de nombreux facteurs mais il illustre de façon criante la tendance actuelle à vouloir normaliser l'ensemble des pratiques humaines sur terre. Un homme moderne se doit d'excréter dans 15 litres d'eau qu'il soit yéménite, chinois ou mexicain. Cette propagande semble faire encore partie du créneau des développementalistes de ce début du troisième millénaire. Heureusement certaines voix éclairées continuent à croire en l'altérité. Elles nous offrent une stratégie d'action en nous invitant à relire notre localité afin de trouver une pratique qui saura tirer le meilleur de notre environnement.


lustration 8: Toilette sèche installée au pays Dogon, Mali. Photo de Domique Perez
tirer du livre « un petit coin pour soulager la planète »





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