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3.1 L'architecte à l'échelle de la société
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3.1    L'architecte à l'échelle de la société



La particularité de l'enseignement de l'architecture dans les universités suisses est qu'il ne propose pas de cursus différencié pour le spécialiste de la ville et pour celui de la construction. L'architecte suisse serait donc autant un urbaniste qu'un architecte. Même si cette singularité peut être critiquée et vue plutôt comme une lacune, ce qui m'intéresse ici, c'est le parti prit de considérer l'architecte comme un professionnel de l'environnement construit sachant répondre autant aux exigences à l'échelle de la maison qu'à celle de la ville.

Cette conception de l'architecte me semble nécessaire pour relever les défis de l'urbanisation dont nous avons parlés dans le chapitre précédent. En effet, la complexité des écosystèmes dans lesquelles nous vivons nécessite une vision holistique de nos actions. Car aujourd'hui les humains, par leur nombre et leur technologie, ont un impact majeur sur l'équilibre de la planète. Chaque intervention que nous commettons peut potentiellement être répliquée par 6 milliards d'individus. Cela peut avoir comme conséquence par exemple, les problèmes environnementaux causés par l'utilisation des véhicules motorisés que nous rencontrons aujourd'hui. Et cet exemple n'est pas un cas isolé, les WaterCloset qui font partie de tous les plans d'architecture du monde occidental ont des conséquences dramatiques sur l'équilibre de la planète. Nous aurons l'occasion d'en découvrir les tenants et la aboutissants dans le chapitre suivant.

L'architecture, comme j'ai pu y être confronté, use déjà amplement de cette stratégie transdiscipliaire. La sociologie, l'économie, la construction, la climatologie, l'esthétique, l'écologie, la technologie, etc.. font déjà partie des domaines avec lesquelles l'architecte jongle lors de l'élaboration du projet. Et ce qui est encore plus fascinant, c'est qu'il pratique avec agilité ce jeu de va-et-vient entre des échelles dédiées au territoire et celles qui décrivent le diamètre d'une serrure.

Cependant sa grande contradiction est que, malgré son acuité à percevoir le monde sous plusieurs angles, il se dédie pratiquement exclusivement à répondre aux sollicitations d'une toute petite minorité de l'humanité.

Les raisons sont multiples. Certains expliqueront que l'architecture est une histoire de riches, d'autre critiqueront les penchants monomaniaques pour les délires esthético-artistiques de bien des architectes, d'autres encore ne croiront pas un seul mot des qualités que j'ai pu leur accorder. Personnellement je pense que chaque définition trouve sont lot d'adhérents. Cependant j'ai tendance à penser que cette situation découle avant tout de la difficulté que les architectes ont à se regarder eux-mêmes, et des rôles qu'ils sont prêts à s'accorder au sein de la société.

Pour illustrer mes dires, je vais présenter un survol de l'évolution de la planification urbaine face aux défis de l'urbanisation contemporaine. L'objectif est de montrer comment l'urbaniste (anglais tout du moins ??) a su repenser son rôle au sein de ces nouvelles réalités urbaines et de voir dans quelle mesure, en tant qu'architecte suisse je pense pouvoir m' inspirerer de cette expérience.

 

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