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I.    Introduction :

« Nous avons aujourd'hui deux griefs envers la société contemporaine, deux éléments qui à première vue semblent être particulièrement bien et utiles: le moteur à explosions et les waters-closets. Car il faut savoir que même à renfort de technologies plus respectueuses de l'environnement ces deux outils vont causer de très sérieux problèmes à nos rivière et nos mers. »2


Dr. David Koons, Président de la commission pour

l'amélioration de l'environnement de l'état du Maine, USA.




Ce travail va être l’occasion de s’interroger sur le second de ces dangers, les water-closets, de pointer du doigt les limites de notre système sanitaire et de voir quelles sont les alternatives envisageables.


Bien que le système d'égout, développé dans les pays du nord et basé sur l'eau, ait vraisemblablement sauvé plus de vies que l'ensemble des découvertes médicales, nous devons constater qu'il n'a pas pu être implanté à l'échelle de la planète. Ce système, qui implique l’utilisation d’une énorme quantité d’eau et son traitement grâce à des stations d’épuration, est beaucoup trop cher pour la plupart des gens. En effet, seules les zones d'habitation riches sont équipées de ces services performants. A l'heure actuelle, environ 90% des effluents des villes des pays du sud sont déversés dans l'environnement sans traitement préalable, polluant ainsi les rivières, les lacs et les zones côtières.


Ainsi, au-delà de l’aspect purement financier, avec l'augmentation de la population et le développement de la société de consommation, la pression environnementale de l'homme sur les écosystèmes devient si importante que de nombreuses ressources essentielles, comme l'eau douce, commencent à se raréfier. Il est donc illusoire d'imaginer que 6 milliards d'humains auront le luxe de pouvoir déféquer dans 15 litres d'eau potable comme nous le faisons en occident. Cette constatation triviale montre que le système actuel de gestion sanitaire n'est pas apte à répondre aux réalités démographiques de la planète, et qu'il faut absolument chercher de nouvelles stratégies.


Dans cette recherche de nouvelles solutions, le problème du système sanitaire doit être considéré comme une production humaine pluridisciplinaire qui n'est pas uniquement une question technique mais qui s'insère dans une réalité sociale, culturelle et économique. Si le moteur à explosion a favorisé l'étalement des villes, notre système sanitaire du « tout à l’égout » a lui aussi conditionné leur forme en permettant leur densification. Mais si l’évolution des sciences et des techniques influe fortement sur notre style de vie et notre rapport au monde - Nous avons développé par exemple un rapport à nos excréments tel, que dans un laps de temps de 10 secondes tout devrait disparaître - il est vrai aussi que l’implantation brutale de technologies dans une population peut être un échec si elle ne correspond pas, au delà des besoins sanitaires, à certains besoins culturels et économiques.

 

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