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3. Méthodologie: l'architecte et la favela
Lors de mes études d'architecture, je suis allé revoir Rome, Genève, Amsterdam avec des yeux de constructeur. J'ai découvert le concept architectural, pierre angulaire du projet d'architecture. J'ai appris à lire les oeuvres des grandes icônes du mouvement moderne, de la bibliothèque d'Exeter au couvent de la Tourette. J'ai appris l'importance du territoire, le « génie du lieu ». J'ai apprivoisé un nouveau langage parlant de programmes, d'espaces servis -servants, de mixité, de densité, etc,. J'ai appris à jongler avec les échelles et j'ai été passionné par des visions de professionnels comme Luigi Snozzi, Jon Carlo de Carlo, Lucien Kroll, Jane Jocobs, Italo Calvino, et j'en passe. Puis, j'ai découvert Montréal, traversé les Amériques et plongé au coeur des villes du Sud. Et je n'en suis toujours pas revenu. J'ai découvert des villes gigantesques, des environnements construits à perte de vue. Vu du nord, une sorte de monde cathodique caché par une nuée de pixels. Une fois sur place une avalanche de vie, un chaos perpétuel. Bien que mon bureau de stage ne survivait qu'en faisant des rénovations de centres bancaires et de stations services, je me suis intéressé à ces ONG qui tentent de participer à la formation de cette pâte en fusion. Une fois jeté dans le bain, impossible de rester indifférent. Et une question qui ne cesse de croître: l'architecte n'est-il qu'un étranger face à cette révolution ou a-t-il des compétences à partager ? L'un des mes objectifs lors de ce travail de Master est justement d'aborder cette question. En me plongeant dans la réalité de la communauté Chico Mendes, je compte déceler les atouts de mon bagage d'étudiant en architecture et ses lacunes pour répondre au mieux aux besoins d'amélioration de la condition de ses habitants. Pour traiter cette question, je vais tout d'abord définir l'architecte et son champ d'activité. Une point important est la conception de l'architecte comme acteur clef dans l'urbanisation d'une ville et non pas seulement comme auteur d'objets particuliers. Cette conception est liée à l'idée qu'il devrait être un protagoniste dans le processus d'urbanisation. Cependant comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent, l'urbanisation des villes du Sud ne répond absolument pas à une planification de professionnels mais est avant tout spontanée. Dans ce contexte, nous verrons l'évolution de la conception de la planification urbaine face à cette réalité et quelles sont les perspectives aujourd'hui. Cet aperçu me permettra de définir l'architecte non plus comme un protagoniste omniscient mais comme une sorte de « facilitateur » qui use de maïeutique pour faire naître un projet. Puis, je présenterai les notions de Recherche-Action et de processus participatif qui sont en quelque sorte les démarches intrinsèques au rôle que j'entends donner à l'architecte dans ce travail. La Recherche-Action originellement liée au sciences humaines est intégrée naturellement au projet de l'architecte qui n'effectue pas qu'une analyse d'une situation mais propose une solution. Cependant le processus participatif, quant à lui, est plus éloigné de la conception traditionnelle et nous verrons quel potentiel dégager de la réunion de ces deux démarches. Finalement, je parlerai de l'environnement construit qui devrait découler de cette approche. Cette architecture que je nomme vernaculaire, non au sens communément utilisé à l' EPFL, comme « une architecture sans architecte », mais comme une architecture produite par l'ensemble des acteurs concernés pour répondre aux exigences d'un contexte et donner sens au lieu. Je parlerai d'une architecture non plus monopolisée par une minorité mais au service de tous, d'un architecte resitué par rapport à son champ d'action et prêt à partager ses compétences pour l'humanisation de l'urbanisation des pays du Sud.
3.1 L'architecte à l'échelle de la société 3.2 La planification face à l'urbanisation 3.3 Les stratégies de l'architecte "facilitateur": 3.4 L'architecture vernaculaire, |
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